Force de frappe est un spectacle sur la disparition volontaire.
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Au Nord de Hambourg, sur la côte de la Mer du Nord, quelqu'un a disparu. Le spectacle se concentre sur la répercussion que cette disparition peut avoir sur ceux qui restent. Là où cette disparition vient taper, désarçonner, résonner chez chacun. Là où elle frappe, cette disparition, et quelle force ça a.
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Je ne me souviens jamais de mes rêves.
Je me souviens de trois ou trois rêves récurrents que je faisais enfant, et peut-être de deux ou trois rêves que j’ai pu faire par la suite. C’est tout. C’est comme si je n’avais pas accès à mon imaginaire ou à mon inconscient, et qu’il fonctionnait sans moi, sans jamais me faire signe.
Alors, ce qui demeure, ce sont deux rêves.
Un rêve récurrent que je faisais enfant. Mes parents me laissaient seul dans la voiture, sur la banquette arrière, pour aller faire une mini course (une baguette de pain, ou un paquet de cigarettes, c’est l’idée de la voiture garée en double file). Dans le temps de leur absence, la voiture démarrait seule et avançait. Je partais, comme forcé. Je n’y vois aucun lien avec la peur de l’abandon, mais plutôt avec une forme de nécessité passive de fuite.
Et puis, bien plus tard, déjà adulte, j’ai rêvé que j’avais disparu. Je me réveillais (en rêve) dans une petite camionnette aménagée, au bord d’un petit port de pêche. Je savais que j’avais disparu, et je savais aussi que l’on me cherchait (de grandes affiches avec mon visage étaient placardées sur toutes les vitrines des magasins). Je n’avais envie de prévenir personne. Je me sentais bien, juste ça, juste bien.
Visuels d'inspiration
"J’ai éprouvé un vague remords : un biographe a-t-il le droit de supprimer certains détails, sous prétexte qu’il les juge superflus ? Ou bien ont-ils tous leur importance et faut-il les rassembler à la file sans se permettre de privilégier l’un au détriment de l’autre, de sorte que pas un seul ne doit manquer, comme dans l’inventaire d’une saisie ? À moins que la ligne d’une vie, une fois parvenue à son terme, ne s’épure d’elle-même de tous ses éléments inutiles et décoratifs. Alors, il ne reste plus que l’essentiel : les blancs, les silences et les points d’orgue. J’ai fini par m’endormir en remuant dans ma tête toutes ces graves questions."
Patrick Modiano, Voyage de noces
création Collectif Colette
TEXTE ET mise en scène Laurent Cogez
avec Antoine Amblard, Sarah Calcine, Nelly Pulicani, Maxime Taffanel, Julien Testard
PRODUCTION Alma Vincey
ADMINISTRATION Léa Fort
production Collectif Colette
recherche de partenaires en cours
ce spectacle est accueilli en résidence à La Pratique,
atelier de fabrique artistique, Vatan, Région Centre Val de Loire.
Création
automne 2020
Résidence de Création
DU 6 AU 17 MAI 2019
La Pratique, atelier de fabrique artistique
Vatan (FR)